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logo_le-soleilL’Alliance lève ainsi la main pour être aux premières loges du sommet sur le transport aérien régional, promis par le gouvernement en 2017. «On veut participer à faire du Québec une destination de calibre mondial», affirme Martin Soucy, président-directeur général de la jeune organisation, qui regroupe «tous les acteurs de l’industrie».

Le Québec «a tout ce qu’il faut» pour attirer des touristes étrangers, dont les arrivées doivent croitre de 3,3 % par année jusqu’en 2030, selon les statistiques de l’Organisation mondiale du tourisme. «On bat systématiquement cette donnée-là, on parle maintenant plus de 5, 6 % [toujours sur la scène mondiale]», précise M. Soucy.

«Globalement, il y a vraiment un boum au niveau touristique sur la planète et au Québec, on se dit qu’on va essayer d’aller capter une portion de ça en étant plus performants», poursuit-il. «Il faut investir dans l’expérience touristique, avec des produits de calibre international, dans une bonne mise en marché, mais aussi dans l’accessibilité.»

Et c’est dans la question de l’accès que le bât blesse, estime l’Alliance. Le transport aérien en région n’a souvent rien de simple, que ce soit en raison du prix exorbitant du billet ou d’un service peu flexible. Le gouvernement se penchera sur la question lors du sommet. L’UMQ s’est aussi déjà concertée pour s’y préparer et établir un ordre de priorités.

Transport intraaérien

«C’est un enjeu de développement économique», concède M. Soucy et «ça peut être un frein» à l’essor du tourisme régional. «C’est bien beau d’amener les touristes dans les grandes portes d’entrée comme Montréal et Québec, mais si on veut que le touriste international percole jusque dans les régions pour créer une richesse collective, bien la desserte aérienne régionale et ses accès deviennent super importants.»

L’Alliance planche déjà sur un «certain nombre de propositions et solutions» qui seront proposées lors du forum enplus de faire un travail de concertation parmi les acteurs de l’industrie, les transporteurs et leurs homologues des provinces. L’objectif sera d’en arriver à une offre touristique «facile, abordable et sécuritaire».

«On n’a pas la prétention de régler la question du transport aérien intra-Québec, mais on veut essayer de déplacer la manne touristique», nuance M. Soucy. «Est-ce que pour le touriste international, par exemple, il n’y aurait pas une formule pour ajouter, à son billet, un prix à l’intra-Québec qui serait moindre», demande-t-il.

Selon le pdg, les pays européens et même certaines autres provinces canadiennes ont «déjà bien travaillé» l’accès touristique de leur territoire. Martin Soucy cite aussi la mise en place d’une nouvelle desserte aérienne quotidienne entre Montréal et Shanghai, «un marché émergent important», e une nouvelle opportunité à saisir «pour l’avenir».

«On va séduire des touristes chinois qui vont atterrir à Montréal, mais nous, on aimerait bien ça leur faire vister la Côte-Nord, le

Saguenay-Lac-St-Jean ou l’Abitibi. On est en mesure d’offrir un bouquet d’expériences touristiques fabuleuses en région, mais là, c’est qu’on est bloqués», soutient-il. «Il ne faut pas que ça soit compliqué».

Le billet de Montréal vers Sept-Îles, par exemple, peut facilement coûter plus de 1000 dollars, faut-il le rappeler. L’Alliance de l’industrie touristique du Québec, fondée en janvier 2016, bénéficie d’un budget annuel de 30 millions $ du ministère du Tourisme pour faire la promotion du Québec à l’international.

Le tourisme international au Québec

› Génère la moitié des dépenses touristiques annuelles de 7,5 milliards $

› Produit 30 % de toutes les recettes annuelles de l’industrie, évaluées à 13,5 milliards $

› Représente 21 % des 31 millions de touristes voyageant au Québec