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Article rédigé par Nathalie Schneider dans le cadre du Parcours DD en tourisme, une initiative pilotée par l’Alliance et rendue possible grâce à la collaboration et au financement du ministère du Tourisme.  

L’ATR : Tourisme Montréal

Une politique d’achats et d’approvisionnement durable et un Guide des pratiques écoresponsables dans les évènements d’affaires et sportifs.

©Qantu

L’approvisionnement local et responsable est au cœur de la démarche de Tourisme Montréal. En 2022, Tourisme Montréal a adopté une politique d’achats et d’approvisionnement durable. Ses objectifs : favoriser l’économie locale et, ce faisant, réduire l’empreinte carbone des produits offerts à des journalistes, à des participants de congrès ou à des ambassadeurs de passage dans la métropole québécoise. « En 2023, 95 % des produits achetés à des fins promotionnelles ont été conçus à Montréal par des artisans locaux et 90 % ont été fabriqués dans le Grand Montréal », explique Fanny Beaulieu Cormier, conseillère en développement durable à Tourisme Montréal.

Un exemple parmi d’autres : l’an dernier, dans le cadre du festival Montréal en lumière, Tourisme Montréal a distribué quelque 300 coffrets gastronomiques à des journalistes, des chefs internationaux, et même, à des hôteliers afin que ces derniers les offrent à leurs clients. Aussi, 380 coffrets gourmands 100 % Montréal ont été distribués l’an dernier aux participants du Congrès Virtuoso, dédié au tourisme de luxe. Les artisans locaux, notamment dans le secteur alimentaire, sont légion à Montréal; 100 % des entreprises fournissant des produits gastronomiques pour l’achat de produits promotionnels sont des entreprises montréalaises. Qu’on pense aux chocolats Qantu ou État de choc, aux Épices de cru ou, encore, aux ou aux boissons Tonik 1642. Les produits dérivés de l’économie circulaire locale sont aussi encouragés. L’organisation Les Rescapés, un projet de la Transformerie, cuisine des tartinades de fruits fabriquées avec des aliments invendus chez les épiciers et les fruiteries partenaires du quartier Rosemont-La Petite-Patrie.

Autre engagement significatif, en réponse à la demande des organisateurs d’évènement : en 2022, Tourisme Montréal a fait paraître le Guide des pratiques écoresponsables dans les évènements d’affaires et sportifs. Ce guide clé en main veut aider les organisateurs à passer à travers toutes les étapes afin que leur évènement intègre les principes du développement durable, afin de minimiser leur empreinte carbone dans la métropole. Outre l’approvisionnement local, ce guide encourage les organisateurs à opter pour des traiteurs ayant des pratiques écoresponsables et travaillant avec des aliments biologiques et de saison.

L’ATS : L’Association des Réceptifs et des Forfaitistes du Québec

Le programme Explore Québec sur la route incite les agences de voyages et les réceptifs à développer une offre plus responsable et durable en exigeant que les forfaits subventionnés intègrent au moins une des quatre options proposées au choix en cette matière.

Cet organisme a été mandaté par le ministère du Tourisme pour gérer Explore Québec sur la route, un programme destiné à soutenir le tourisme dans les régions du Québec avec des forfaits offerts par le réseau de distribution du tourisme québécois.

Au départ, un premier programme, Explore Québec aérien, a été lancé par le ministère du Tourisme dans l’objectif de faciliter l’accès aux régions éloignées du Québec avec des forfaits à tarif réduit comprenant un billet d’avion. Ce programme, qui s’adressait aux voyageurs québécois comme internationaux, s’est terminé en décembre 2023.

En 2020, un second programme, Explore Québec sur la route, destiné à l’intra-Québec uniquement, se déploie pour permettre aux Québécois de visiter les régions du Québec en voiture, plutôt qu’en avion, conséquemment aux répercussions causées par la pandémie. Excluant la période estivale, pour le volet grand public, le programme s’adresse aux résidents québécois qui peuvent ainsi bénéficier d’un rabais sur tous les forfaits disponibles, question de prolonger la saison touristique et de soutenir l’industrie à la grandeur de la province. Chaque forfait inclut une nuitée minimum et deux activités tarifées : activités de plein air, escapades culturelles ou gourmandes, séjour de ressourcement et bien-être.

Depuis l’an dernier, le Ministère, en collaboration avec l’ARF-Québec, a introduit dans ce programme une condition relative à la prise en compte des principes du tourisme responsable et durable qui demande aux agences de voyages, voyagistes et agences réceptives d’intégrer dans leurs forfaits au moins l’une des quatre options proposées prenant en considération ces principes. L’une de ces options demande aux forfaitistes et aux réceptifs qui désirent bénéficier de ce programme de s’assurer que 50 % avec lesquels ils font affaires dans le cadre des forfaits proposés démontrent un engagement soutenu en tourisme responsable et durable. Des pratiques responsables et durables en matière d’approvisionnement et un plan d’action en Tourisme responsable et durable sont des exemples de mesures aptes à démontrer l’engagement des fournisseurs.

L’entreprise : Passion-Terre 

L’approvisionnement durable et responsable doit être au centre des préoccupations pour les entreprises touristiques engagées.

Depuis sa création, il y a une dizaine d’années, cette agence de voyages réceptive et expéditive place le tourisme durable au cœur de sa vocation. À une époque où le tourisme durable et responsable est un concept plutôt flou, cette entreprise s’impose comme l’un des précurseurs en la matière. Depuis la pandémie, celle-ci opère désormais en tant que consultante en offrant aux entreprises touristiques des formations et un accompagnement en tourisme durable. L’approvisionnement responsable notamment de la part des fournisseurs et des partenaires d’affaires est au cœur de ses principes. « Nous recommandons à tous nos clients d’adopter l’approvisionnement durable et local dans leur plan stratégique de développement durable. L’objectif : mettre en place une politique d’approvisionnement responsable avec une identification des engagements des fournisseurs, l’instauration de clauses dans les contrats et le choix de produits identifiés », explique Isabelle Pécheux, fondatrice de Passion-Terre.

Si le fournisseur parfait est illusoire, ce constat ne doit pas empêcher les entreprises touristiques de le rechercher. « À partir de quand peut-on dire qu’un fournisseur est durable? C’est tout le défi qui se pose à un entrepreneur engagé », dit Isabelle Pécheux, en réponse à une entrevue pour TourismExpress en 2022. Selon elle, pour identifier les fournisseurs durables et responsables, la collaboration avec les destinations est cruciale : « Ce sont les équipes des destinations qui sont en mesure de mettre les agences de voyages en relation avec des entreprises qui offrent des produits du terroir biologiques, par exemple. »

Autre outil : une certification accréditée, décernée par le Conseil mondial du Tourisme durable, qui vient avec des normes précises. Ce gage de crédibilité permet d’éviter l’écueil de l’écoblanchiment. Parfois, le choix d’un fournisseur se fonde sur un seul critère privilégié : un bâtiment construit avec des matières recyclées, une bonne gestion des déchets ou, encore, la volonté affichée de préserver un patrimoine ou un artisanat, etc. Inscrire des critères durables dans le contrat qui lie l’agence à ses fournisseurs est une manière, selon Isabelle Pécheux, de les fixer dans la durée; en cela, l’agence joue un rôle d’influenceur. « Ces critères peuvent, par exemple, bannir l’utilisation de vaisselle jetable ou des mini-contenants dans les chambres d’hôtel », dit-elle. L’un des défis qui se posent, c’est de concilier les pratiques durables tout en maintenant des prix attractifs, même si « une légère hausse des tarifs peut être justifiée par l’engagement de travailler avec des partenaires et des fournisseurs engagés », croit Isabelle Pécheux.

À l’international : la Toolbox achats responsables suisse 

L’État de Vaud, en Suisse, met en place un outil à l’intention des entrepreneurs, notamment touristiques.

Cette boite à outils est le résultat de la fusion entre le Guide des achats professionnels responsables, mis en place par l’État de Vaud, en Suisse, et la Boussole de la durabilité, qui permet aux acteurs économiques et aux services publics de mesurer l’empreinte de leurs opérations. La Toolbox définit le cadre légal de l’approvisionnement responsable et identifie les méthodologies pour acheter durablement. Les deux premiers chapitres de ce document volumineux examinent la question de l’approvisionnement responsable : cadre légal, avantages, mise en application ou, encore, plan d’action et évaluation des résultats. Les sept chapitres suivants passent en revue tous les équipements, infrastructures, ameublements, accessoires et pratiques qui relèvent de l’achat responsable et qui doivent donc être privilégiés dans une optique de durabilité. Ce document est téléchargeable gratuitement sur la plateforme de connaissances sur les achats publics responsables (PAP) et est offert en français et en allemand, deux des langues officielles suisses.

Pour passer le pas : amorcer une démarche en entreprise 

Un guide de référence réalisé conjointement par Synergie Haute-Yamaska et Symbiose Brome-Missisquoi.

Ce guide, recommandé par le service-conseil ADERRE, a pour ambition d’accompagner les petites et moyennes entreprises de La Haute-Yamaska dans leur démarche d’approvisionnement responsable tout au long de leurs opérations. Il démontre les bénéfices pour les entreprises d’adhérer à ce principe et de contribuer ainsi à rendre l’économie plus responsable. Cet outil aide les entrepreneurs, notamment du tourisme, à élaborer un diagnostic sur leur réalité en la matière, puis à se poser les bonnes questions, et à officialiser et à pérenniser leur engagement responsable. Les critères d’achat sont évalués à trois niveaux : social, économique et environnemental.