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Logo Le DevoirDans un discours fort attendu, M. Soucy a présenté mercredi sa vision du rôle de l’Alliance, créée au début de l’année dans la foulée d’une révision du modèle d’affaires de la gouvernance de l’industrie touristique. La nouvelle organisation est le résultat de la fusion des Associations touristiques régionales, des Associations touristiques sectorielles et de l’Association québécoise de l’industrie touristique.

« Les actions individuelles réalisées par chacun des partenaires de l’industrie touristique auront avantage à être alignées sur une stratégie un peu plus globale. Pourquoi ? Parce que nos efforts sur les différents marchés vont bénéficier d’une meilleure force de frappe », a déclaré M. Soucy à la tribune du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).

L’Alliance qu’il dirige a pour but d’unir les différentes entreprises et associations touristiques pour assurer une mise en marché plus cohérente du Québec à l’international. L’objectif, a-t-il répété, est de mettre les efforts en commun et de parler d’une seule voix.

« On a souvent répété, de région en région, la même innovation. En faisant ça, on dilue le produit, qui finit par ne plus avoir de saveur, a illustré cet ancien vice-président de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) qui a été nommé à la tête de l’Alliance à la fin juin. Prenez l’exemple d’Arbre en arbre. Il s’en est fait partout et la moitié est en train de mourir. »

« Il faut résister à la tentation de se dire que tout le monde est égal et qu’on va en donner à tout le monde. Il faut sans aucun doute que l’on concentre nos efforts », a-t-il ajouté en marge de son discours, précisant que l’Alliance est dotée d’un budget relativement modeste de 30 millions de dollars par an, dont 23 millions proviennent de fonds publics.

Défis à relever

M. Soucy reconnaît que la tâche ne sera pas facile, compte tenu des intérêts divergents au sein de l’industrie. Il tentera de démontrer la solidité de son plan de match ce jeudi lors d’un forum réunissant l’ensemble des acteurs concernés. Son équipe et lui y présenteront notamment une nouvelle stratégie de commercialisation et de promotion du Québec à l’international.

Le nouveau patron admet qu’il ne peut pas forcer quiconque à adhérer à la vision de l’Alliance, mais il est persuadé que les succès à venir seront persuasifs. « On va se donner une stratégie, on va remporter des victoires à court terme et on va créer le mouvement qui va faire en sorte que tout le monde va embarquer, a-t-il fait valoir en réponse à une question du public. Il n’y aura pas de bâton, mais il va y avoir la force de conviction d’un conseil d’administration qui a envie d’avancer. »

« Ça prend des couilles pour venir au CORIM après deux mois [en poste] et ça prend des couilles pour livrer la performance qu’on attend de toi », a lancé le président-directeur général de Tourisme Montréal, Yves Lalumière, au moment de remercier l’orateur du jour, une remarque qui en a fait sourciller quelques-uns.

Objectif croissance

La stratégie de l’Alliance devrait se concrétiser avec le lancement de différents « chantiers » en janvier prochain. Le nouveau modèle de gouvernance vise à accroître les recettes touristiques de 5 % en moyenne par année et de créer 50 000 nouveaux emplois d’ici 2020. En 2014, le Québec a généré 13 milliards de dollars en recettes touristiques, ce qui représentait 2,5 % du PIB de la province. L’industrie touristique comptait alors un peu moins de 350 000 employés.

Martin Soucy fait remarquer que bon an mal an, 50 % des recettes proviennent des touristes de l’extérieur du Québec, qui ne représentent pourtant que 20 % de la clientèle. Cela signifie qu’il est payant de séduire les touristes ontariens, américains, européens ou asiatiques, mais aussi que l’essentiel de la clientèle provient de l’intérieur des frontières du Québec.

Selon M. Soucy, le Québec est bien placé pour tirer son épingle du jeu, au moment où le dollar canadien est faible et où la menace terroriste rend certaines destinations moins attrayantes. Les résultats se font déjà sentir — notamment à Montréal, où on franchira en 2016 le cap des 10 millions de touristes —, mais il faut « demeurer humble » et « travailler fort », insiste le nouveau p.-d.g.

À court terme, la croissance de l’industrie touristique québécoise devrait avant tout être alimentée par les touristes américains. Mais avec une liaison quotidienne Montréal-Shangai offerte dès février prochain, une attention particulière sera également accordée à l’énorme potentiel du marché chinois.

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