Visages de la relève – Apprendre et s’adapter à vitesse accélérée
Audrey a été une des quatre finaliste du prix Coup de cœur de l’industrie aux Prix excellence tourisme 2023, remis pour la première fois par la Fondation Alliance pour la relève et l’AQFORTH.
Je m’appelle Audrey Nadeau-Fréchette et j’ai débuté mon parcours à l’âge de 16 ans alors que j’ai été engagée en tant que préposée aux chambres dans un hôtel à Sherbrooke.
Quelques mois après mes débuts dans le merveilleux monde de l’hôtellerie, j’ai déposé ma candidature à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) en gestion hôtelière et pour mon grand plaisir, j’ai été acceptée dans ce programme.
Ce parcours à l’ITHQ, je l’ai débuté en 2020 en pleine pandémie. En même temps que l’école, je continuais à travailler à temps partiel à Sherbrooke les fins de semaine lorsque je revenais voir ma famille. J’ai eu la chance de monter les échelons un à la fois, et cela a rapidement testé ma capacité d’adaptation!
Qui a dit que les jeunes d’aujourd’hui travaillaient moins?
J’ai été nommée superviseure adjointe à l’entretien ménager dès mes 17 ans. En même temps, j’aidais la réception lors des forts achalandages et au service du petit-déjeuner, ce qui m’a permis d’acquérir une grande expérience dans les emplois de première ligne et bien comprendre les différentes dynamiques de postes.
Le meilleur dans tout ça, c’est que ce que j’apprenais à l’ITHQ, je pouvais le mettre en application immédiatement dans mon emploi, et vice versa. Pouvoir rapidement passer de la théorie à l’action, et à l’inverse de l’action à la théorie, c’était une excellente recette pour prendre du galon!
Assurance, aisance, confiance
Plus le temps avançait, plus mon assurance se développait et plus j’avais envie de continuer à repousser les barrières. J’ai été nommée superviseure de la réception à mes 18 ans. Cela venait avec de grandes responsabilités puisque je devenais le bras droit de la directrice générale. Donc, lors de ses absences, j’étais la personne responsable de l’hôtel. Bienvenue dans le monde adulte.
Pendant ma mi-session à l’ITHQ, la directrice générale de l’hôtel était en vacances, deux employé.e.s ont attrapé la COVID, un employé a démissionné et un autre était absent en raison de maladie. J’ai donc dû apprendre à réunir les forces de tous afin d’assurer une bonne continuité des opérations et, en plus, en étant à Montréal!
Ce type d’événement m’a appris à renforcer mon sens des responsabilités, à bien gérer mon stress et à faire preuve de débrouillardise. Maintenant que la tempête est passée, disons-le, c’était tout un contexte pour apprendre et s’ajuster à vitesse accélérée.
Maintenant, tout commence à se mettre en place
Lors de ma dernière session d’études à l’ITHQ, j’ai vu un motel à vendre à Drummondville. Je suis allée le visiter avec mon père et je n’avais qu’un but: l’acheter. Du haut de mes 20 ans, je suis fièrement propriétaire de mon premier motel à Drummondville depuis le 30 mai dernier.
Je me suis donnée plusieurs défis pour réussir à construire un projet d’hébergement à la hauteur de mes ambitions. J’espère offrir un environnement de travail motivant, enrichissant et plaisant pour mes employé.e.s puisque je connais très bien leur réalité. Je veux encore plus mettre mon projet d’affaires à mon image en effectuant, au cours des prochains mois, plusieurs rénovations qui me permettront de renouveler mon offre d’hébergement.
Je souhaite également me concentrer sur l’intégration de la technologie, par exemple l’installation de serrures intelligentes qui permettent aux clients de transiter directement à leur chambre sans devoir arrêter à la réception pour faire leur enregistrement. J’ai à cœur d’effectuer ce type d’innovation puisqu’il réduit l’empreinte écologique et je voudrais que mon motel se démarque à ce niveau.
Selon moi, le meilleur conseil que je pourrais donner aux membres de la relève est de ne jamais compter ses heures de travail. Mettez la main à la pâte et, autant que possible, dans tous les postes. Cela permet de saisir les différentes réalités de chacun.e, ce qui s’avère très utile pour comprendre les besoins et les attentes. Car parfois, c’est davantage l’inconfort et le risque qui nous en apprennent le plus sur nos capacités et nos limites.
Audrey Nadeau-Fréchette