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Les auteurs sont membres du Collectif sur l’emploi saisonnier durable, un regroupement d’associations industrielles touchées directement par la saisonnalité des emplois : tourisme, aménagement forestier, pêches maritimes, agriculture et horticulture.

Le moment est très opportun, dans le contexte où le gouvernement du Québec tiendra d’ici quelques semaines un Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, pour réclamer que le Québec agisse de façon concrète afin de soutenir plus efficacement les métiers saisonniers durables.

Il est bien connu que la saisonnalité est une réalité d’affaires spécifique à certains secteurs-clés de l’économie québécoise, notamment le tourisme, l’agriculture, l’horticulture ornementale, la foresterie et les pêches maritimes. Mais il serait faux d’y voir une anomalie devant être redressée et propre à quelques régions ou à quelques secteurs économiques. Au contraire, l’emploi saisonnier est un emploi de qualité à la base d’une vibrante activité socioéconomique qui se répète d’année en année, et ce, aux quatre coins du Québec, incluant dans les secteurs ou les régions où la saisonnalité est moins influente, mais dont la taille globale dans l’économie est plus importante. Et surtout, il ne faut jamais perdre de vue que le travail saisonnier bénéficie à 100 % des Québécois, que ce soit au chapitre de nos activités de loisirs, de la production et de la distribution des denrées alimentaires ainsi que les fleurs produites chez nous ou encore l’aménagement de nos forêts. C’est donc l’ensemble de notre société qui doit se mobiliser pour assurer la pérennité de ces secteurs saisonniers névralgiques.

Il est tout aussi essentiel de considérer qu’une forte proportion des personnes qui choisissent un métier saisonnier le font par passion et en toute connaissance de cause. Ce faisant, elles acceptent de vivre une réalité différente des autres personnes dont l’emploi n’est pas saisonnier. Leurs revenus sont généralement plus faibles et moins bien répartis dans l’année, ce qui requiert une organisation personnelle et familiale différente, souvent plus complexe. De plus, la grande majorité des métiers saisonniers font appel à des compétences spécifiques et exigeantes ainsi qu’un savoir-être adapté. Les secteurs et les entreprises dont l’existence et la pérennité reposent sur le travail saisonnier comprennent bien cette réalité. C’est d’ailleurs pourquoi ils mettent tout en œuvre afin d’appuyer, former et retenir leurs employés, tantôt en étirant le plus possible la saison de travail, tantôt par le biais d’alternatives permettant de combler les périodes de disponibilité. Puisque que les métiers saisonniers sont nécessaires pour maintenir les entreprises saisonnières et que des individus choisissent d’y faire carrière, année après année et en dépit des difficultés, ce choix devrait être valorisé et appuyé par les instances gouvernementales.

Alors que tout le Québec s’intéresse aux solutions favorisant le développement durable des entreprises saisonnières, nous, les membres du Collectif sur l’emploi saisonnier durable , demandons instamment au gouvernement de voir à ce que le Rendez-vous national sur la main d’œuvre conduise dès 2017 à l’adoption de politiques et de programmes favorisant l’emploi saisonnier durable et de qualité au Québec. Plus que jamais, il est impératif de mettre en œuvre des solutions globales et structurantes permettant aux entreprises à caractère saisonnier de sécuriser leur main d’œuvre ainsi que tous les efforts de développement des compétences qui y sont consacrés. Il en va non seulement de la pérennité de ces PME mais aussi de la vitalité socioéconomique des villes et communautés du Québec qui, aujourd’hui, repose sur une diversité de modèles d’affaires et d’emploi.

Au nom des membres du Collectif

  • Marc Beaudoin, Directeur général, Regroupement des sociétés d’aménagement forestier du Québec (RESAM)
  • Christian Brunet, Président, Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Québec (FIHOQ)
  • François-G. Chevrier, Vice-président principal Développement et relations avec les partenaires, Alliance de l’industrie touristique du Québec (Alliance)
  • Jean-Paul Gagné, Directeur général, Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP)
  • Pierre Lemieux, Premier vice-président, Union des producteurs agricoles (UPA)
  • Jocelyn Lessard, Directeur général, Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF)
  • Fabien Simard, Directeur général, Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ)